Des mots d'espoir, pour conclure

À la fin du XIXe siècle, Mme Blavatsky n'était pas très optimiste pour l'avenir immédiat de l'humanité. Dans son introduction à la Doctrine Secrète (S.D., I, xliv), elle écrivit :

« Nous n'aurons pas longtemps à attendre et beaucoup d'entre nous seront témoins de l'aube du nouveau cycle à la fin duquel plus d'un compte sera arrêté et soldé entre les races [et les nations]. »

Comme je l'ai déjà signalé, il fallait s'attendre à une « ère de désenchantement » (Isis Dévoilée, vol.I, p. 38), suivie d'une ère de reconstruction, dont on pouvait déjà distinguer des prémices. Et cela, jusque dans le monde des idées et des croyances. Ainsi, dans un article publié en français, sous le titre « Le cycle nouveau » 1 elle prévenait ses lecteurs :

« Il est inutile de s'en remettre au hasard et d'attendre le moment de la crise intellectuelle et psychique qui se prépare, avec indifférence, sinon avec une pleine incrédulité, en se disant qu'au pis-aller la marée nous poussera tout naturellement vers le rivage ; car il y a de grandes chances pour que cette marée ne rejette qu'un cadavre. La lutte sera terrible, en tout cas, entre le matérialisme brutal et le fanatisme aveugle d'un côté, et de l'autre la philosophie et le mysticisme, ce voile plus ou moins épais de la vérité éternelle. »

Un peu plus tard, elle insistait encore 2 :

« Une lutte à mort entre mysticisme et matérialisme n'est plus pour demain : elle fait rage déjà. Et celui des deux qui triomphera à l'heure suprême deviendra le maître de la situation et du futur, c'est-à-dire qu'il accédera à une souveraineté sans limite, disposant de l'âme de millions d'hommes, déjà nés ou à naître, jusqu'à la fin dernière du XXe siècle. »

Ce qui était une façon d'énoncer, avec plus d'un demi-siècle d'avance, la prévision bien connue d'André Malraux : « Le XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas. » Mystique, comme l'a confirmé André Frossard (qui, pour sa part, pouvait affirmer « Dieu existe, je l'ai rencontré », lors d'une expérience mystique dans une église). Et, le mois où elle devait mourir (mai 1891), H.P.B. disait encore ses craintes, dans un ultime article de Lucifer (« La civilisation, la mort de l'art et de la beauté ») :

« Le matérialisme et l'indifférence à tout en dehors du gain égoïste, de la richesse et du pouvoir, ainsi que la satisfaction excessive de la vanité nationale et personnelle, ont graduellement conduit les nations et les hommes à un oubli presque complet des idéaux spirituels, de l'amour et de la Nature, jusqu'à l'appréciation correcte des choses. Comme une lèpre hideuse, notre civilisation occidentale s'est propagée, avec ses ravages, dans tous les coins du monde et a endurci le cœur humain... »

« [...] presque chaque race et nation sous le soleil d'Asie se trouve prise d'une passion furieuse de singer l'Europe. Ceci, ajouté à la tendance frénétique à détruire la Nature en tout sens, ainsi que tout vestige de civilisations anciennes – bien supérieures à la nôtre, sous le rapport des arts, de la dévotion au Divin, et de l’appréciation des choses grandioses et harmonieuses – doit conduire finalement a de telles calamités nationales. »

L'article ne manquait pas non plus de tirer un signal d'alarme, pour la protection de la Nature :

«  [...] par la marche triomphante et l'invasion de la civilisation, la Nature – aussi bien que l'homme et l'éthique – est sacrifiée pour devenir vite artificielle – les climats changent, et la face du monde ne tardera pas à être altérée. Sous la main criminelle des pionniers de la civilisation, la destruction de forêts entières héritées du passé conduit à l'assèchement des fleuves ; l'ouverture du canal de Suez a perturbé le climat de l'Égypte [...]. »

« Encore quelques années et il ne restera pas, dans un rayon de 80 km autour de nos grandes villes, un seul coin de campagne laissé inviolé par la vulgaire spéculation... Il n'y a guère de paysages en Angleterre où la belle face de la Nature ne soit pas profanée par la publicité pour le "savon Pear's" ou les "pilules de Beecham". »

« [...] Ainsi, il se pourrait bien que le premier quart du XXe siècle à venir compte des peintres de paysages n'ayant jamais vu un arpent de terre vierge de tout "perfectionnement" dû à l'homme [...]. »

Beaucoup d'exagération dans tout cela, pensez-vous ? Pas tant que cela. Et les hommes du XXe siècle allaient bientôt faire l'expérience des menaces évoquées dans ces clairvoyantes prévisions d'une femme tentant, au seuil de sa mort, d'éveiller la conscience de ses frères humains, à l'heure où ils allaient engager les destinées de la Planète. La grande pionnière a quitté la scène. Les successeurs allaient faire de leur mieux, sans doute, pour maintenir active son impulsion. Parfois, cependant, en cédant à la séduction d'un merveilleux qu'elle n'avait sûrement pas imaginé 3. Au moins, les plus efficaces de ses héritiers ont-ils préservé son œuvre, entièrement disponible (sous forme de livres, comme d'autres documents, désormais accessibles par Internet), ou maintenue vivante, dans le cadre de conférences publiques, Congrès internationaux, séminaires et classes d'étude.

À noter aussi, dans ce chapitre, le lancement en 1985, par Leslie Price, d'un journal trimestriel de recherche, intitulé Theosophical History, dont l'objet est de publier des contributions traitant spécifiquement de points relatifs au mouvement original, lancé en 1875, comme aux groupes qui en ont dérivé, ou éventuellement aux personnes remarquables du passé qui l'ont influencé. Quelque cinq ans plus tard, la responsabilité de ce journal est passée aux mains d'un professeur d'université, en Californie, James Santucci, qui a pu s'entourer de plusieurs Associés éminents, dont deux professeurs de l'École pratique des hautes études (Antoine Faivre et Jean-Pierre Laurant). En 2006, la publication, très riche en informations, en est à son 12e volume. À consulter sans faute. Bien sûr, tous ces efforts sérieux pour maintenir vivante l'image de Mme Blavatsky n'ont pas empêché ses ennemis de la dénigrer et de se transmettre pieusement au fil des ans toutes les calomnies possibles qui avaient vu le jour de son temps, ou après. Qu'en connaît l'homme de ce siècle ? Pratiquement rien. Pour la télévision et les mass média, elle est une inconnue. Par contre, lorsque sociologues et journalistes l'évoquent (brièvement), ils ne manquent jamais de démontrer leur ignorance 4. Cependant, comme nous l'avons vu au fil des chapitres, notre XXe siècle a apporté plein de nouveautés que H.P.B. aurait souhaité voir de son temps, ou qu'elle-même avait contribué à faire apparaître. Par exemple, le rapprochement entre l'Orient et l'Occident, de plus en plus marqué au fil des années, la découverte des richesses spirituelles et religieuses des autres civilisations. Chose essentielle, beaucoup de ce qui pouvait paraître encore métaphysique ou théorique, dans ses écrits, envahissait maintenant la scène publique, en s'imposant souvent dans le mental collectif. Le mot karma a trouvé place dans les dictionnaires usuels. Et la réincarnation a quitté son statut de croyance exotique, pour faire l'objet d'études « sur le terrain », qui ont démontré son caractère plausible, acceptable pour la raison. Ce n'est plus une théorie, mais une hypothèse solide, étayée sur des faits expérimentaux. La science elle-même s'est révélée ouverte à une forme de mystique par la bouche de ses plus éminents représentants, comme Einstein. On se souvient de sa pensée :

« La science sans religion est boiteuse.
La religion sans science est aveugle. »

Ce qui ouvre l'ère d'une religion qui n'exige pas de croire à des dogmes inadmissibles, mais laisse la place aux vérités que le cœur peut découvrir, avec une raison ouverte sur l'universel.

Bien plus, voici que les chercheurs de pointe, dans le domaine scientifique, sont à la veille de prôner non plus une naissance (une fois pour toutes) de notre Univers (avec le fameux « Big Bang ») mais une renaissance, par l'effet d'un « grand rebond » (a big bounce), relançant la partie, en somme, après le ratatinement (presque à zéro) du précédent cosmos résultant de la force gravitationnelle. Pour donner raison à l'Orient ?

Les années ont passé. Jusqu'en 1975, où bien des fidèles de Mme Blavatsky attendaient quelque chose comme un « rebond » du mouvement théosophique, dans le sillage de celui du XIXe siècle. Ils avaient lu en effet (dans La Clef de la Théosophie, pp. 319-320) que pendant le dernier quart de chaque siècle, une tentative était faite « en vue de favoriser, d'une façon nette et marquante, le progrès spirituel de l'humanité ». On pouvait ainsi relever, dans le passé, la trace évidente d'un « déversement d'énergies », ou d'un « bouleversement dans le sens d'une montée dans le domaine de la spiritualité, ou, si vous le préférez, du mysticisme » 5. L'auteur de la Clef mettait, il est vrai, quelques conditions pour la venue du « prochain effort à entreprendre au XXe siècle ». Peut-être ces conditions n'ont-elles pas été réunies de façon satisfaisante en 1975. Peut-être aussi les idées cardinales présentées dans La Doctrine Secrète n'avaient-elles pas encore suffisamment pénétré la pensée des hommes en cette fin de siècle. À quoi bon en apporter plus si le minimum de l'apport précédent n'avait pas mûri assez dans le cœur et le mental des destinataires ? Donc, il ne s'est rien passé de notable en 1975 ? Pas d'apparition d'un Avatâr théosophique ? À Paris, pour le 17 novembre (jour centenaire de la fondation de la S.T. à New York), un grand quotidien parisien a produit un article saluant H.P.B. comme « la grand-mère du New Age » 6.

Ne s'est-il vraiment rien passé en 1975 ? Mais si, bien sûr. Ce fut l'entrée en lice de Raymond Moody – avec la grande surprise des NDE. Sujet scandaleux pour certains, mais qui allait provoquer « un bouleversement dans le sens d'une montée dans le domaine de la spiritualité ou, si vous le préférez, du mysticisme » – en reprenant les termes de la Clef. Ces NDE, quel cadeau à l'humanité inquiète ! Ici encore, on accédait au vécu, à l’expérimental, apportant, en somme, des éléments tangibles, obligeant à revoir profondément les idées communes sur la nature de l'être humain. Du vécu, confirmant, de façon plausible, ce que Mme Blavatsky avait pu avancer « théoriquement » sur le sujet (d'après le propre vécu de ses maîtres, il faut le rappeler). Ainsi, on ne pouvait plus limiter l'homme à un corps, destiné à mourir, avec un je-ne-sais-quoi de conscient, voué à s'éteindre quand le cerveau vient à expirer. On voyait maintenant émerger un foyer vivant de conscience, étroitement lié à un Soi supérieur, transcendant. Tout cela pour donner raison à la psychologie des profondeurs, à l'Orient – à la Théosophie orientale de Mme Blavatsky. En somme, une expérience authentiquement mystique, vécue par tous les humains à leur heure dernière. Et qui défie le matérialisme pur et dur dans ses retranchements. Bien plus, une porte secrète menant à la rencontre émerveillée avec le Maître intérieur. Une découverte, appelant les lumières de l'ésotérisme pour déchiffrer ces mystères. En réalité : les lumières de l'éternelle Theosophia perennis, synonyme de ce qui représentait pour H.P.B. la Vérité éternelle (Clef, p. 316) et sans doute, seule susceptible d'expliquer les surprenantes NDE, et d'en tirer les leçons, comme j'ai tenté de le faire dans le présent ouvrage.

Avec les progrès de la pensée, au cours du XXe siècle, on a découvert l'inanité du choix unique imposé aux hommes, entre monothéisme et athéisme. On a surpris aussi les limites imposées par une religion dogmatique, trop souvent conduite à défendre son fief et le nombre de ses ressortissants, contre les prédateurs extérieurs. Des préoccupations plus matérielles que spirituelles. Avec Chicago 1993, et le Parlement mondial des religions, on a cherché - et trouvé - un terrain d'entente entre tous les mouvements religieux et spirituels, en les réconciliant cette fois sur le plan de l'éthique. Comment ne pas rappeler ici les mots (prophétiques) de Hans Küng concluant son intervention à ce Congrès :

« Pour ce qui est du futur, une seule chose est certaine. À la fin de la race humaine et du monde, il n'y aura plus de bouddhisme, ni d'hindouisme, – ni d'islam, ni de judaïsme, ni de christianisme [...] – il n'y aura plus de religion, mais celle qu'on ne peut exprimer par des mots, vers laquelle tendent toutes les religions, que les chrétiens ne reconnaîtront qu'alors complètement, à l'heure où l'imperfection laissera la place à la perfection [...] et où la Vérité sera contemplée face à face. »

Merveilleuses paroles, auxquelles Mme Blavatsky aurait applaudi. À l'évidence, cette Vérité, encore insaisissable, qui anime en profondeur les différents courants religieux, n'est autre que la Theosophia perennis évoquée plus haut. Et l'ésotérisme introduit dans les discours particuliers de leurs prophètes traduit, en termes suffisamment intelligibles, les lueurs de cette Vérité qu'ils transmettent à leurs fidèles. À nous d'en déchiffrer la signification, et de rejeter les explications erronées, imposées à la crédulité humaine par des institutions tyranniques qui, désormais, ont fait leur temps. D'où, plus que jamais, l'urgence de pénétrer le langage des symboles, l'ésotérisme des religions 7. Sans doute, l'alternative mentionnée par André Malraux pour le XXIe siècle demeure pressante : un mysticisme vivant, ou la mort de la conscience, sans doute étouffée dans les délices du matérialisme – ou dans les affres de la guerre. Mais quel mysticisme ? Celui de telle extase occasionnelle, évoquée par William James dans son livre ? Ou celui de Frossard, surpris de rencontrer Dieu dans son église ? Peut-être. Ou bien celui du croyant sincère qui cherche en lui-même la « porte étroite » et le « chemin resserré » menant à la Lumière, en s'inspirant des paroles de son prophète qui parlent à l'intelligence de son cœur. Encore mieux !

À l'heure où j'écris ces lignes, il me semble pourtant qu'un choix encore plus profond se propose à nous, après tout ce que nous avons découvert au fil de ce livre : celui d'une voie mystique, également sincère, mais éclairée par l'ésotérisme que nous a révélé la « théosophie orientale » qui seule permettrait de réunir en un seul foyer les lignes secrètes, convergentes, des religions.

Une démarche qui imposerait, au départ, une longue réflexion pour réunir, dans les textes dont l'ésotérisme apparaît le plus clair (comme la Bhagavad-Gîtâ, les Évangiles, La Voix du Silence, et bien d'autres encore) les instructions permettant d'éclairer la voie du mystique, depuis le point où il se trouve vers des degrés de réalisation de plus en plus profonds, dans l'optique de ces Livres. Une tâche bien prometteuse, mobilisant encore beaucoup d'efforts, mais qu'on ne saurait entreprendre ici, dans le cadre de cet ouvrage. Pour rappeler le plus pressé, au moment de conclure, répétons ce qui nous est apparu comme une réalité fort plausible : ni Juif, ni Grec, ni homme ni femme, le Maître intérieur foyer de rayonnement, ou « substitut » du grand Soleil spirituel, le Logos des origines – est présent en chaque être humain. Il n'a pas de nom, mais attend de se faire reconnaître par le filleul qu'il inspire, pour marcher avec lui, comme un compagnon, sur la voie de son pèlerinage.

Même si l'appel de ce Maître demandait une profonde révision de tout ce qui avait été reçu comme croyance auparavant. Et cela, afin de pouvoir répondre cette fois à la Vérité qui n'attendait que cette ouverture du cœur pour nous guider, et nous amener à entrer, avec le Maître, en Chevalerie – « voie sacrée » où ne se découvre d'essentiel que ce qu'on était résolu d'avance à partager avec d'autres, avec les autres.

La Chevalerie de la Compassion.

Antony, le 18 juin 2006.


1. La Revue théosophique, 2 mars 1889. [retour texte]

2. Dans un article de Lucifer (nov. 1889), intitulé “The Tidal Wave” (« Le raz de marée »). [retour texte]

3. Comme, on le sait peut-être, un jeune hindou, Krishnamurti, a été pressenti (dès 1909) par Annie Besant, et son collègue Leadbeater, pour servir de véhicule d'incarnation au Christ. Espoir déçu, en 1929, par l'humain personnage qui prit ses distances, pour recouvrer sa liberté ! Aux États-Unis, on s'est mis à attendre, avec Alice Bailey, l'arrivée du Bouddha-Maitreya... pour le siècle suivant, il est vrai. Tout cela n'était pas fait pour redorer le blason du mouvement lancé par H.P.B. et ses maîtres. [retour texte]

4. Le lecteur a toujours droit à apprendre que H.P.B. était une médium – ce qui n’était plus le cas en 1875 – et, bien sûr, une « aventurière » (on peut toujours imaginer le pire...). Récemment, dans le Nouvel Observateur (18-24 mai 2006), un article de Marie-France Etchégoin (sur « la Saga des Sociétés secrètes) me révèle qu'elle était « adepte du tantrisme ». Ce que j'ignorais encore, après six décennies de familiarité avec l'éminente femme ! En novembre 2005, Science et Vie Junior apprenait aux enfants que le svastika (devenu la croix gammée des nazis) avait occupé une grande place dans les « élucubrations mystiques » – un « tissu de sottises » – d'une « aventurière russe, Helena Blavatsky », dont la B.D. montrait le livre (la Doctrine Secrète) avec ses symboles de couverture – où le svastika tourne d'ailleurs à l'envers du sens adopté par Hitler. Jolie façon d'accommoder des inepties cueillies je ne sais où. En somme, H.P.B. a fait le lit du nazisme, elle dont l'idéal était la Fraternité universelle de l'Humanité. Bravo, Jérôme Blanchart pour le convaincant scénario de ce dossier ! À qui le tour dans ce jeu passionnant ? [retour texte]

5. Au XIXe siècle, il y avait eu, bien sûr, H.P.B. et ses maîtres, mais en remontant les siècles, on pouvait relever des noms assez fameux comme Louis-Claude de Saint-Martin, le comte de Saint-Germain, Swedenborg, Jacob Boehme, Paracelse, qui ont laissé leur empreinte dans l'histoire générale des idées théosophiques. [retour texte]

6. C'était maigre. Encore une façon de désinformer le public, en prétendant l'informer. N'y avait-il rien d'autre à dire sur elle ? Il est vrai que le New Age avait « emprunté » pas mal de ses idées, pour les adapter à ses marottes. Mais était-elle vraiment responsable de ces indélicats pillages ? On dirait que les journalistes ont peur de s'attaquer à un sujet « scandaleux ». [retour texte]

7. Nous parlons, bien sûr, de /'ésotérisme véritable, non celui des romans modernes à succès (du genre Da Vinci Code) qui passent aujourd'hui sous ce titre. Et qui, avec d'autres publications de la même veine, remplissent les rayons « ésotérisme » des grandes librairies. L'ésotérisme n'a rien à voir avec le « caché », l'« occulte » des sociétés secrètes décrites comme tramant dans l'ombre tel ou tel complot pour asseoir leur pouvoir, ruiner celui des autres, ou faire triompher leurs projets. Hélas ! Un monde de sociétés humaines – trop humaines ! Mais ce genre de suspense plaît à un public qui prend ses distances avec les dogmes du catéchisme, et n'échappe aux contraintes d'une Église « obscurantiste » que pour s'aliéner sous d'autres chaînes, sans jamais trouver le territoire où s'épanouirait vraiment son besoin de sacré. [retour texte]