Approche ésotérique de la Réincarnation - La naissance spirituelle de l'homme
Introduction à la conférence de M. Jean-Louis Siémons : La vie de l’univers est un cycle qui partant d’un foyer unique, se développe par expansion, se stabilise un long moment, avant de se contracter, retourner dans le foyer d’origine, et passer par une période de repos d’une durée égale à la période de manifestation. Ainsi le cycle de l’univers se répète, comme une succession sans fin de jour et de nuit. Le principe spirituel cardinal à garder présent à l’esprit, est l’Unité, l’interdépendance et la solidarité essentielle de toutes les âmes ou consciences qui composent l’univers. Dans ce grand schéma la Trinité – Esprit, Vie, Matière (ou Substance) – est comme un seul Soleil spirituel dont les rayons éclairent intérieurement chaque conscience. Il n’y a pas de matière morte ou inorganique au sens absolu du terme, tout est « vivant » à un degré ou un autre.
A l’aube d’un nouvel univers les âmes (ou monades) émanent de ce foyer Divin, s’incarnent progressivement dans la matière (c’est la phase dite « d’involution »), puis retournent au Divin, enrichies chacune par l’expérience de la vie – c’est « l’évolution ». Les lois d’évolution, de cycles, de causalité éthique (karma, loi de cause et effet) et de réincarnation sont les principales lois à prendre en compte pour comprendre la vie.
L’âme (ou monade) doit passer individuellement par l’expérience de chaque règne de la nature pour accéder à des états de conscience et de responsabilité de plus en plus élevés. Ainsi l’âme fait l’expérience du minéral, du végétal, de l’animal et de l’humain, en parcourant un chemin cyclique, avant de pouvoir accéder en pleine conscience au plan divin et devenir une entité angélique immortelle au service de la vie universelle. Au cours de la manifestation successive des univers, l’âme (monade) découvre et exprime progressivement les potentialités sans limite qui étaient contenues potentiellement en elle, et elle apprend quels sont tous les aspects de la vie nécessaires à l’évolution des consciences.
Les âmes apprennent à participer progressivement, solidairement et de manière de plus en plus active à la vie de l’univers. C’est cette Grande Œuvre collective qui est le but de la vie. Toute âme a été, est ou sera un homme, et une fois un homme toujours un homme. L’humain ne peut régresser dans une espèce inférieure animale, voire végétale.
C’est par ses expériences dans l’incarnation physique, par ses efforts « auto-induits » et « autodéterminés », c’est-à-dire guidée par son propre esprit et divin intérieur, et en agissant en conformité avec les lois de la vie que l’âme peut acquérir son plein Éveil spirituel, et son émancipation en s’unissant avec Connaissance, Amour et Sagesse à l’Arbre de Vie universel.
Le Principe d’Unité est la Clef indispensable pour comprendre la grande œuvre d’éveil et d’émancipation des consciences. Aucune âme n’est et ne sera être exclue. Tout est conscient du plus petit atome à l’entité divine la plus développée. Toutes les consciences sont pourvues des mêmes potentialités.
Dans la présente conférence, l’auteur concentre son attention sur le parcours de transformation de libération de l’humain en divin. La philosophie qui est présenté renvoi à l’ésotérisme de la Théosophie, comme celui à celui de toute religion, philosophie ou culture d’une tradition orale ou écrite, ancienne ou moderne de ce monde.
Conférence de Jean-Louis Siémons
Amis,
Le grand cycle d’évolution de la Vie sur notre planète Terre est comparable à une École d’apprentissage et d’expérience, où les ‘‘monades,’’ rayons de l’Esprit Divin universel, sont pourvues d’instruments adéquats qui font de chacune une entité complexe (1). Ces instruments donnent aux monades accès à l’usage de certains pouvoirs physiques, psychiques et spirituels. En s’incarnant elles sont soumises à ‘‘l’expérience de la vie’’ pour y gagner une certaine maîtrise dans les domaines qui leur sont ouverts.
À l’échelle des ‘‘classes’’ d’une École correspond ici l’échelle des degrés d’éveil et de maîtrise des pouvoirs, dans un ensemble de domaines de plus en plus élevés (et exigeants) : du règne pré-minéral, au minéral, végétal, animal, puis au règne humain, et au divin au-delà. Au milieu du Cycle des Sept Rondes (2), tout est en place pour l’entrée, en classe supérieure, d’un Élève particulier : l’Homme.
Les ‘‘monades’’ humaines qui accèdent à cette classe sont de trois sortes :
- Lss très bons Élèves du Cycle, ou Univers précédent, qui n’ont besoin que de quelques progrès, en rapport avec les possibilités du nouveau Cycle.
- Les ‘‘recalés’’ du cycle précédent, qui doivent ‘‘redoubler’’ mais ne sont pas sans un certain bagage d’expérience, d’acquit (positif ou négatif) : un ‘‘Karma’’ du passé, plus ou moins ‘‘lourd’’.
- Les ‘‘nouveaux’’, qui émergent du règne inférieur (le règne animal). Ils sont vierges de tout karma (humains), mais sont ‘‘inexpérimentés’’.
Comme le montre l’expérience de la vie avec les enfants, le fait qu’ils soient pourvus à la naissance d’un corps ‘‘humain,’’ ne leur donne pas le plein accès à l’expérience humaine. La vie exige qu’ils reçoivent une aide par l’intervention de Parents, dans le rôle d’Éveilleurs. Sans cette intervention, nos petits d’hommes seraient restés des ‘‘enfants sauvages’’ – totalement ratés pour cette existence. Il en fût de même, pour les monades nouvellement pourvues d’un corps finalement humain, acquit au fil des Ères, cycles, ou Rondes précédentes. Au moment médian (3) du cycle évolutif, lors de la période symbolisée dans la Bible par le paradis du jardin d’Éden, ces monades, (c’est-à-dire l’humanité maintenant ‘‘physique,’’ bien que d’un « physique-astral » encore très éthéré), seraient restées immatures, pendant des millions d’années, voire plus, sans l’intervention d’‘‘Éveilleurs,’’ – les Kumâra. C’eut été un échec complet dans ‘‘l’école’’ de l’Évolution.
Quelle est cette aide apportée par les Éveilleurs ? C’est l’opération d’éveil à la conscience, à l’intelligence et l’émotivité humaines, des Élèves prêts à accéder à la classe H (la classe des ‘‘hommes’’). Cet éveil est l’un des plus grands mystères spirituel que la Doctrine Secrète (4), aborde, en raison même du mystère que représente l’Homme dans sa constitution totale, complexe et septuple. Pratiquement, toutes les ‘‘monades’’, qui sont dans toutes les classes de l’École, ont en elles, potentiellement, les mêmes pouvoirs, les mêmes promesses d’évolution étant toutes émanées d’un même ‘‘Soleil Spirituel central’’, ou Logos cosmique.
Il faut croire que le gain d’expériences faites dans une classe particulière se conserve quelque part, dans une des ‘‘enveloppes’’ de chaque monade, et la dispose à accéder progressivement à des stades supérieurs – en somme, une sorte de mémoire centrale, qui doit servir de repère pour situer la monade dans la liste complète des Élèves inscrits à l’École. (On songe au ‘‘Carnet Scolaire’’, qui définit la position de l’Élève dans toute l’École).
Pour les animaux, par exemple, on s’imagine qu’une ‘‘monade’’ n’accède pas n’importe comment à la vie dans un corps de chat, de loup ou de zèbre : son ‘‘carnet scolaire’’ l’oriente sans doute vers une espèce, ou une autre, selon un programme qui ne doit pas être aléatoire…
Pour le stade humain, malgré les différences évoquées précédemment (dans le carnet scolaire des 3 postulants à la classe H), l’heure est venue pour ces monades de devenir ‘‘humaines’’, mais il leur manque quelque chose dans leur ‘‘enveloppe’’ : nous dirons une sorte de ‘‘greffe’’ qui les rendrait aptes à devenir Élève de la classe H. Cette ‘‘greffe spirituelle’’ est l’un des grands mystères de cette naissance au stade humain.
Une classe particulière d’anges, entités spirituelles, désignés en Orient par le nom de ‘‘Kumâra’’, ou ‘‘Mânasaputra’’ (les Fils du ‘‘grand Mental universel’’), appelés aussi ‘‘Pères solaires’’, sont des grands Diplômés de l’École, qui avaient brillamment terminé leurs Études, dans un grand cycle évolutif de l’univers précédent. unis à la racine divine qui est au cœur de chaque ‘‘monades’’, ils avaient gagné l’immortalité, avec, comme Prix d’Excellence, l’accès à un nirvâna, ou paradis divin, pour le temps des vacances de l’École (c’est-à-dire, durant le ‘‘Pralaya’’ (5) solaire). Mais il leur restait encore du chemin à parcourir dans la voie de l’Évolution. Ainsi, dans le nouveau grand cycle de l’École, ces ‘‘nirvânis’’ sont revenus, avec tout leur bagage d’acquis, leur permettant l’usage d’une conscience et d’une volonté permanente (qui est l’apanage d’un être immortel). En fait, ces Kumâra ont retrouvé, au sortir du nirvâna, l’usage de leur Nirmânakâya (6), ou corps astral permanent hautement spirituel, nécessaire pour cette action consciente et volontaire à un niveau très élevé, pour rendre les hommes ‘‘complets’’ en les dotant de la ‘‘greffe’’ qui leur manquait (7). Ailleurs, dans la Doctrine Secrète, on apprend que l’opération a consisté à doter les monades postulantes d’une ‘‘portion’’ de ‘‘l’essence déjà différenciée’’ (de ces Éveilleurs). Ainsi, ces Pères solaires ont dû greffer dans ‘‘l’enveloppe-mémoire centrale’’ de ces ‘‘monades’’ ce qui leur manquait pour être Soi-conscientes – en fait : pour construire, à chaque incarnation, les ‘‘instruments’’ permettant l’activité de l’intelligence, de la sensibilité, de la créativité, etc, humaine.
En fait, le règne humain (ou plutôt pré-humain) disposait d’enveloppes physiques, ou pré-physiques, utilisant, pour leur construction, des programmes astraux dans le prolongement de ceux qui avaient servi, dans le grand cycle précédent, à la construction des hommes lunaires ‘‘incarnés’’. On peut parler d’un ré-emploi (par la Nature) des acquis du passé, dans les conditions nouvelles du nouveau manvantara ou univers. Ces ‘‘formes’’, encore privées de la Soi-conscience, n’étaient sans doute pas de ‘‘purs fantômes’’, privés de toute sensation, de toute émotion, de toute forme d’‘‘intelligence animale’’ – cet héritage lunaire, réactualisé dans les formes pré humaines, est attribué (dans la Doctrine Secrète) aux ‘‘Pitris (ou ‘‘Pères’’) lunaires’’. Il y avait là de quoi fabriquer des ‘‘personnalités animales’’ – ‘‘supérieures’’, dans le règne animal, mais non éveillées à l’intelligence (humaine). Cette classe d’êtres pré-humains aurait pu évoluer seule, et se développer sur la Terre, dans l’École de la Vie ; mais elle serait restée privée de Soi-conscience, pendant un temps immense de millions et millions d’années. D’où le sacrifice nécessaire à leur complète purification et maturation spirituelle des ‘‘Kumâra-Éveilleurs’’ (8), qui quittèrent leur niveau spirituel transcendant pour se lier aux ‘‘monades’’ pré-humaines, par une sorte de contrat de parrainage, dont eux seuls mesuraient les conséquences… pour les millions d’années à couvrir, en attendant l’Éveil complet de leurs Filleuls, et le passage du grand ‘‘Moment de choix’’ (dans le prochain cycle sur cette planète, ou si vous préférez dans, ce qu’on appelle en Théosophie la 5ème Ronde), où ils prendraient une pleine conscience du sens de leur évolution spirituelle, et s’achemineraient, par leurs efforts volontaires, vers la communion divine qui ferait d’eux des Kumâras potentiels, à leur tour.
Pour en revenir aux mystères de l’opération d’Éveil, conduite par le Kumâra, on serait tenté (pour simplifier les choses) de recourir au symbolisme d’une image : celle de la chandelle allumée qui pourrait, à elle seule, en allumer beaucoup d’autres (tel qu’on peut le comprendre dans l’Océan de Théosophie, p. 57). En effet, attention car cette image risque d’être trompeuse si on ne tient pas compte de tout ce qui est dit dans cet ouvrage :
- Un seul Kumâra serait-il capable d’‘‘allumer’’ la Soi-conscience dans des milliers de monades ? Ce n’est pas le cas. Un seul Kumâra opéra pour éveiller une seule monade au statut humain.
- Une fois la chandelle allumée, l’allumeur, le Kumâra, qui a ainsi transmis la lumière d’éveil de la Soi-conscience, pourrait se retirer dans les cieux de son choix. Ce n’est pas possible : le Kumâra a aliéné sa liberté… pour ‘‘très longtemps’’ et c’est lui qui va entretenir la flamme allumée dans la chandelle, tout le temps nécessaire à sa complète initiation. S’il se retire, la chandelle ne pourra plus brûler d’elle-même et ce sera la ‘‘mort de l’âme’’. Le Kumâra ne peut se retirer avant la fin normale de l’évolution dans la classe H.
- L’éloignement du Kumâra-Éveilleur n’est possible et provoqué que si l’Élève, par sa conduite se révèle un échec-complet, s’interdisant ou inapte à la poursuite du travail dans la classe H. Ce sera la ‘‘mort de l’âme’’, imputable au ‘‘dévergondage’’ total de l’Elève, devenu un ennemi irréductible de la Nature spirituelle…. C’est un cas rare, dont le Kumâra est totalement irresponsable, et l'Élève devra reprendre le chemin de l' École de l'évoluion dans le prochain univers.
En fait, l’allumage de la chandelle a lieu – comme on le verra – lors de chacune des ‘‘incarnations’’ de la monade sur la scène de la classe H. Un ré-allumage, lors de chaque incarnation, et lors de son cheminement d’éveil intérieur, en quelque sorte.
L’image de la chandelle n’est cependant pas inutile : pour qu’une pièce soit éclairée il faut au moins 2 choses :
- Une chandelle en bon état
- Une flamme allumée dans la chandelle, grâce à laquelle, sa lumière pourra rayonner.
De même, pour qu’une activité physique soit possible, il faut au moins
- Une machinerie physique, programmée pour fonctionner selon les divers modes du corps physique –
- Une énergie, opérant dans la machinerie et stimulant ses diverses opérations (on parle ici de la vie, praña, etc…)
Également, pour qu’une activité psychique (mentale émotionnelle ou simplement sensorielle) soit possible, il faudra au moins :
- Une machinerie ‘‘astrale’’, programmée pour assurer les opérations correspondantes (pensées, désirs, émotions, sensations, etc.)
- Une énergie particulière opérant dans les niveaux particuliers de la machinerie. Nous parlerons un peu plus loin de ce type d’‘‘énergie’’, ou shakis en sanskrit.
On comprend ici l’intérêt de la notion d’‘‘âme astrale’’ maintes fois utilisée par Madame Blavatsky.
On imagine l’existence d’une telle ‘‘âme astrale’’ même chez les animaux, mais celle de l’homme doit être bien plus perfectionnée, et disposer d’un champ d’action bien plus étendu. Il y a, dans cette ‘‘âme astrale’’ humaine, quelque chose de l’héritage des Pères lunaires. Chez l’homme ‘‘endormi’’ (comme chez les animaux) cette ‘‘âme astrale’’ peut fonctionner plus ou moins automatiquement, sans l’intervention de la conscience et de la volonté (indispensables pour être un témoin éveillé des opérations de la machinerie, et pour décider de ses interventions). Mais, chez l’homme, pleinement éveillé à son rôle dans la classe H, la machinerie est de plus le siège de la conscience du libre-arbitre, et devrait servir à l’engagement dans les actions ‘‘auto-induites’’ et ‘‘auto-déterminées’’.
Alors, comment imaginer l’opération d’Éveil menée sur les monades candidates à la classe H ?
Pour que ses effets soient durables et définitifs, le Kumâra a dû opérer sa greffe sur la partie permanente de l’Élève – c’est-à-dire sur l’enveloppe intime de la ‘‘monade’’, pour qu’elle devienne la source de tous les instruments dont devra se servir le candidat, qui comprend dans sa mémoire centrale les programmes intervenant dans la construction de tous les instruments nécessaires à l’âme spirituelle ; des divers aspects de l’‘‘âme astrale’’ jusqu’à l’enveloppe physique.
On imagine que les programmes hérités des Pères lunaires ont trouvé leur place dans cette collection de programmes, mais ce qui devrait servir à construire les personnalités humaines, conscientes et responsables, est sans aucun doute à rattacher à la fraction de ‘‘l’essence déjà différenciée’’ greffée par l’Éveilleur dans l’enveloppe monadique.
La mère, qui a donné naissance à l’enfant, ne se déclare pas libéré de tout devoir vis-à-vis de son nouveau-né. Elle devra maintenant l’accompagner, le veiller, l’aimer, lui apprendre à devenir un être humain incarné. À nous de transposer tout cela à l’échelle du Kumâra, mais la communion, avec le ‘‘nouveau-né’’ dans la classe H a dû être beaucoup plus profonde. Ceci se passa, à un moment où la communication pouvait être directe, sans l’obstacle du corps physique que la jeune mère doit affronter, face au mystère de son nouveau-né, qui pourrait rester muet sur les choses essentielles de la vie humaine.
Aux premiers ‘’instants’’ de cette naissance, nous rappelle la Doctrine Secrète, les ‘‘monades’’ éveillées percevait l’étroite proximité de leur ‘‘Éveilleur’’ et même l’unité profonde qui existait entre chacune d’elles et toutes les autres. D’où, nous enseigne la Doctrine Secrète, ce premier sentiment de Dévotion éprouvé par toutes ces nouvelles ‘‘monades’’ venues à l’expérience humaine.
Comme remarqué plus haut, l’union profonde avec l’Éveilleur ne s’est jamais démentie. Dans l’allégorie de l’histoire de Prométhée, le bon titan n’a pas abandonné les hommes à leur sort. Il les a accompagnés, leur a enseigné les arts, les sciences et même les techniques (comme la construction, la navigation, etc…). Sans doute, avec la Théosophie, c’est l’Âge d’Or, pendant lequel ‘‘les dieux marchaient parmi les hommes, pour les éclairer sur tous les mystères de la vie incarnée, et, d’une façon plus intime, il apparaît que les idées innées que nous avons, au fond de notre conscience, ont été ‘‘imprimées en nous’’, dès ces débuts par les Éveilleurs ; ce sont les idées du Beau, du Bon, du Juste, de Vrai – l’idée du sacré, et probablement aussi l’idée de notre immortalité (ou de notre ‘‘éternité’’, selon Spinoza).
Avec toutes les interventions attribuées au Kumâra, il faut associer le renforcement de ce qui caractérise l’homme en propre : il acquiert non seulement la pensée consciente, mais aussi l’émotion et le désir conscient. Il fallait que l’Élève de la classe H, en incarnant l’humain, humanise le Divin dans toutes ses manifestations possibles. Si rien de beau et de grand ne se construit sans enthousiasme, sans passion, sans amour ; il y a hélas, en cas de mauvais usage du libre-arbitre, le danger concomitant de détruire, de se séparer des autres par désir, passion, etc. pour servir l’égo inférieur égoïste, limité, et non le Divin.
L’Âge d’Or, avec ses merveilles, les dimensions universelles perçus par le Troisième Œil en chacun, etc., a fait place à des Âges plus sombres. Finalement s’est éteinte la conscience de la Présence intime du Père Éveilleur qui, de compagnon qu’il était, aux temps de l’aube de l’humanité, est devenu le ‘‘Prisonnier’’, ou le grand ‘‘Exilé’’, maintenu dans l’‘‘atmosphère soporifique’’ développée par l’ego personnel, quand celui-ci agit comme ‘‘le seul maître à bord’’, ou comme un ‘‘geôlier’’, selon le mot de Blavatsky. Dans le mythe Prométhée est maintenant enchaîné, ‘‘en haut’’ du Caucase ; mais de loin malgré cette déchéance déplorable, le Père Éveilleur est toujours là, dans le cœur secret de l’être, et tente de stimuler son Filleul, par la voix de la conscience, de l’intuition, par certains rêves plus ou moins éloquents, ou même des ‘‘synchronicités’’ (ces événements inattendus qui se produisent à un moment crucial dans l’histoire de l’homme).
Bien sûr, le ‘‘prisonnier’’ retrouve sa liberté, chaque nuit, dans les moments de sommeil sans rêves, ou lors de certains moments d’extase mystique – bien entendu aussi, à l’heure de la mort, ou il se manifeste comme l’Être de Lumière rencontré de façon inattendue par les « rescapés de la mort », les témoins des expériences de mort imminente (E.M.I. ou N.D.E.)
L’expérience posthume, qui commence lorsque la machinerie physique est mise hors d’usage, va d’abord opérer des tris dans le contenu et la nature des machineries psychiques (les divers aspects de ‘‘l’âme astrale’’). Ainsi, la partie la plus terrestre, ou quasi-animale, de l’âme astrale est finalement séparée, comme une ‘‘coque’’ (privée de conscience réfléchie), tandis que la partie la plus noble, alliée de quelque manière au Père-Éveilleur, servira de base à l’expérience paradisiaque du Devachan, l’état de béatitude et d’assimilation post-mortem. Là, selon toute probabilité, l’Exilé doit jouir (avec la partie lumineuse de la personnalité) des produits de cette personnalité que l’Éveilleur a pu réussir à inspirer à l’homme incarné. Ce faisant, il doit assurer ‘‘l’engrangement’’, dans l’enveloppe permanente de la monade’’, tout ‘‘l’or des instants de soi-conscience’’ que ce Maître Intérieur a contribué à faire naître dans le Filleul.
Lorsque tout a été réglé par la Loi de la Vie (élimination des rebuts, et assimilation de l’essentiel), il n’y a plus rien de ‘‘l’âme astrale’’, ou de ses divers aspects, opératifs pendant la vie incarnée. Le Kumâra retrouve sa ‘‘liberté’’, qu’il avait avant de s’allier à un être de la Classe H. Mais la ‘‘monade’’, dégagée quelque temps de l’incarnation et de sa prison, est vite à nouveau le ‘‘jouet de Karma’’ ; il garde dans son enveloppe intime, toutes les traces du passé qui sont restées gravées avec leur dynamisme. La réincarnation devient inévitable et le Kumâra, dans son omniscience, ne manque pas de le savoir. Est-il un témoin impuissant dans le processus qui se remet en route ? C’est un autre mystère. En tout cas, on apprend que, dans son omniscience qui englobe tout, qui est hors du temps et de l’espace, il saisit le film de la nouvelle incarnation que devra vivre son Filleul, maintenant l’homme nouveau dans un cadre nouveau. ‘‘Il ne murmure pas’’, est-il dit dans L’Océan de Théosophie ; à l’évidence, lui qui, depuis des millions d’années reste à son poste, bien résolu à le tenir, jusqu’au plein succès de sa mission d’éveil !
Cette vision prospective a lieu (selon l’Océan de Théosophie, (*) p. 123) ‘‘juste avant la naissance’’. Pour la Clef de la Théosophie (*) (p. 177-8), c’est lorsque l’Ego se réveille de ‘‘l’état de devachan’’. L’Ego à son retour sur terre a une expérience de pleine conscience, où il revoit toutes les perles (de ses vies passées, alignées sur le fil d’or de la mémoire permanente de la ‘‘monade’’) – ‘‘et il n’en manque pas une’’.
Si cette vision a lieu ‘‘juste avant la naissance’’, tout a été déjà mis en place pour la re-construction à la fois d’un corps physique et d’une ‘‘âme astrale’’, avec la mise en route opératoire de tous les programmes servant à l’élaboration de ces véhicules, y compris le ‘‘corps mental’’ (comme évoqué dans la Voix du Silence (*), à la page 26, et les notes 30 et 31) sans parler des éléments du ‘‘corps lunaire’’ (le futur ‘‘kâma-rupa, corps des désirs) également pris en compte dans ce même ouvrage.
Peut-on imaginer que cette reconstruction, qui met en jeu des plans et informations contenus dans l’enveloppe permanente de la ‘‘monade’’, se déroule, comme mécaniquement, sans que le Kumâra en soit conscient, ni ne participe, d’une manière ou d’une autre, à toute l’opération ? Faut-il que tout se passe selon la ‘‘Loi de l’École’’, et que l’Éveilleur ne soit sollicité qu’au dernier moment, quand le rideau va se lever sur une vie nouvelle ? Probablement pas !
En tout cas, si la Loi de Nature est seule opérante, lors de la naissance de l’enfant, il n’y a encore en lui ‘‘ni âme ni esprit’’, ou, plus exactement, ‘‘pas plus d’âme et d’esprit que dans un jeune animal’’ (comme l’écrit Blavatsky dans son article, ‘‘L’avortement est-il un crime ?’’). En fait, les éléments de l’‘‘âme astrale’’ sont bien mis en place, mais il manque encore l’essentiel, c’est-à-dire, le ‘‘rayon manasique’’ que va injecter progressivement dans son Filleul notre bon Kumâra.
Ainsi donc, si les ‘‘machineries’’ psychiques (comme physique) sont mises en place, peut-être dès le 7e mois de la gestation, pour la machinerie mentale – ou le ‘‘corps mental’’ – il faudra attendre l’exercice qu’en fera le nouveau-né, la collaboration des parents humains, et le don de l’énergie de la conscience éveillée par le Kumâra, pour que l’âme humaine, soit à nouveau pleinement opérative, et puisse accéder activement à la classe H.
Ces considérations montrent la difficulté d’une réponse claire, et ‘‘simple’’, à la question : ‘‘qu’est-ce qui se réincarne dans l’homme ?’’
Dans les perspectives du spiritisme d’Allan Kardec, l’âme est pratiquement assimilable à la personnalité humaine. Quand vient la mort, cette âme, contenue dans son périsprit, ou son enveloppe (astrale), sort du corps, et s’en va dans l’‘‘Au-delà’’, pour y vivre une expérience personnelle, à la mesure de ses mérites et démérites. Au bout d’un certain temps, elle devra se réincarner. L’idéal pour elle, selon Allan Kardec, serait de prévoir, ou pouvoir programmer avec l’aide d’un guide, ou de Dieu, sa nouvelle existence, pour progresser effectivement sur la voie de la Rencontre finale avec Dieu… Le moment venu, cette âme s’incarnera dans le corps d’un nouveau-né, et l’expérience continuera… C’est une vision plutôt optimiste, mais hélas trop simpliste !
L’hindouisme n’est guère plus ‘‘explicatif’’, au sujet des transformations posthumes. Bien sûr, selon la qualité de l’âme, elle ira vers des sphères qui correspondent aux déités qu’elle aura ‘‘adorées’’. La Bhagavad-Gîtâ évoque ces mondes cachés, comprenant les enfers qui attendent les super égoïstes, ennemis de l’humanité, et les ciels de longue durée (quasi-éternels !) réservés aux bons yogis qui ont échoué dans leur tentative surhumaine. Mais, cependant, rien de clair n’apparaît, selon l’optique proposée par la Théosophie.
En fait, comme une ‘‘âme astrale’’ se construit à chaque incarnation, remplit sa fonction pendant la vie, et finalement disparaît, après avoir légué à la ‘‘monade’’ tout le fruit des expériences vécues dans le sens qui répond à ce que le Kumâra [dans son omniscience et sa compassion] souhaiterait constamment voir son Filleul accomplir, on ne peut pas parler de réincarnation d’âme humaine. Encore moins de ‘‘réincarnation du Kumâra’’, l’Exilé, qui veille d’en haut sur son Filleul – quant au ‘‘rayon manasique’’ qu’il injecte dans la machinerie psychique, pour la rendre consciente et responsable, il est trop pur (comme rayon de l’Âme Universelle, dont le Kumâra n’est qu’un foyer de transmission), trop pur, est-il dit, pour être ainsi injecté ‘‘tel quel’’ dans le champ de l’être manifesté : il doit se revêtir de pure lumière astrale, pour devenir opérant. Et si l’ego incarné exploite sa Soi-conscience pour commettre des crimes, la pure lumière n’en est pas altérée et le Kumâra demeure impollué, même si l’alliance contractée avec l’Élève en évolution l’oblige à vivre avec ce dernier les tourments infligés par la loi karmique.
On ne peut pas dire non plus que la ‘‘monade’’ se réincarne, ou se trouve emprisonnée périodiquement dans la ‘‘chair’’… Car, est-il dit, cette ‘‘monade permanente – éternelle, dans sa nature essentielle – tient, en quelque sorte, le ‘‘fil’’ sur lequel les incarnations successives s’alignent ‘‘comme les perles enfilées sur un collier’’.
À elles toutes, ces perles donnent l’image d’un ‘‘Homme individuel’’, l’Homme nouveau dont parle Saint Paul en cours d’évolution – une ‘‘individualité’’ globale qui est comme la synthèse de toutes les expériences accumulées, par les ‘‘essais’’ qui se sont succédés sur la Terre – mais ce n’est pas encore une individualité personnelle, consciente sans cesse de son Unité, de ses pouvoirs, de son union avec le Divin, et la totalité du cosmos. Blavatsky la compare à une ‘‘chrysalide’’, d’où devra sortir un jour le papillon, dans tout son éclat – il devient ‘‘comme un Dhyan choan glorifié’’ (9), est-il suggéré dans la Clef de la Théosophie. Pour qu’une telle soi-conscience devienne possible à un niveau transcendant, il faut que se construise non plus une ‘‘âme astrale’’ (comme celle qui abrite la Soi-conscience personnelle, pendant l’incarnation) mais une ‘‘âme spirituelle’’, ou un ‘‘esprit astral’’, immortel, permanent dans toutes les phases vécues aux différents niveaux du monde manifesté. Bien sûr, la substance d’un tel véhicule n’est pas la ‘‘lumière astrale’’ ou la ‘‘substance astrale’’, qui sert à constituer les ‘‘machineries’’ utilisées dans l’incarnation terrestre… Le glossaire Théosophique parle d’une ‘‘substance’’ divine, ‘‘suddha sattva’’ (10), qui ‘‘compose le corps des dieux’’ et permet sans doute une expérience de conscience hautement spirituelle. Cette métamorphose, qui fait sortir le papillon de sa chrysalide, est liée probablement à l’alchimie de l’Initiation.
Mais, au fond, cette sublime transformation, ‘‘initiatique’’, n’était-elle pas visée aussi par le Kumâra, revêtu de son corps spirituel permanent (le Nirmânakâya), en s’alliant à la ‘‘monade’’ destinée tôt ou tard à cette métamorphose transcendante ? Mme Blavatsky ne parle-t-elle pas de ce ‘‘Maître Intérieur’’ comme de ‘‘l’Initiateur des Initiés’’ ?
En réalité, la ‘‘réincarnation’’ est la réactualisation, périodique au fil du temps, de la promesse d’une individualité immortelle, divine, dont les éléments constitutifs déjà acquis sont réunis dans ce qui est appelé le sûtrâtma, ‘‘l’Âme-fil’’, identifiée dans la Clef de la Théosoohie (p. 182) à ‘‘l’Ego’’ (‘‘l’Ego divin’’, ‘‘l’individualité’’, etc.). Ce qui laissait croire que cette ‘‘Âme-fil’’, cet ‘‘Ego (divin)’’ est doué de Soi-conscience, et de pouvoir de décision, pour s’incarner où il voudrait, ce qui est complètement hors de question. Le Sûtrâtma n’est pas un Ego actif. S’il y a bien ‘‘acteur’’, obligé à ‘‘jouer bien des rôles,’’ comme le dit la Clef de la Théosophie (p. 182). Ce n’est pas le sûtrâtma, qui serait conscient du mirage attaché à ces rôles, c’est bien le Kûmâra lui-même, dont la Soi-conscience est toujours active.
Il est vrai que l’expression ‘‘Ego divin’’ apparaît ailleurs dans les livres théosophiques, mais, cette fois, elle renvoie clairement au Kumâra. Voir, par exemple, l’article sur le Génie de Blavatsky, qui attribue la manifestation de ce Génie à ‘‘la présence indéniable de l’exilé céleste’’, ‘‘l’Ego divin dont tu es le geôlier, Ô homme de matière !’’ Un autre terme l’évoque, comme ‘‘le divin captif’’, ‘‘le Dieu immortel en nous’’…
Cet ‘‘Ego divin’’ là ne peut être identifié à la chrysalide, mais bien au modèle du papillon que le Kumâra contribue à faire sortir de la chrysalide, par l’effet de l’influence spirituelle qu’il tente d’exercer sur les personnages successifs joués par son Filleul tout au long du film de la ‘‘réincarnation’’.
Pour en revenir, brièvement, aux énergies spécifiques qui actionnent les machineries particulières de ‘‘l’âme astrale’’ (évoquées plus haut, p.3), on trouve dans l’article ‘‘Les douze signes du Zodiaque’’ de T. Subba Row des allusions aux énergies spirituelles, ou shaktis, particulières du Logos qui interviennent dans le laboratoire de la Vie. Citons spécialement ce qui est dit à propos de l’énergie, Jñâna shakti. Elle se manifeste de différentes façons, dans l’activité du mental incarné :
- C’est le pouvoir du mental à interpréter les sensations, c’est-à-dire, à transformer les sensations en perceptions reconnaissables.
- C’est le pouvoir de la mémoire qui rappelle des idées passées, et stimule des attentes futures.
- La capacité d’association des idées, permettant de former des liaisons persistantes entre divers groupes de sensations et possibilités de sensations ; et ainsi produire la notion d’‘‘objet extérieur.’’
- Le pouvoir d’associer nos idées et perceptions par le lien mystérieux de la mémoire, et ainsi générer la notion de soi individuel, etc…
Dans l’être dégagé des liens étroits de la matière, cette énergie, ou shakti, opère aussi bien dans les expériences de clairvoyance, de psychométrie. On voit que cette énergie (Shakti) donne à la machinerie pensante son pouvoir d’agir dans son domaine, pour ‘‘construire’’ de la connaissance et ‘‘penser’’ etc.
D’autres formes d’énergies, ou shakti (11) servent aussi dans la vie consciente :
- Ichcha shakti est le pouvoir de la volonté qui, entre autres, génère dans le corps des courants nerveux, pour mettre en mouvement certains muscles nécessaires pour accomplir l’objet désiré…
- Kriyâ shakti est le pouvoir de la pensée, qui lui permet de ‘‘créer’’ des phénomènes extérieurs, perceptibles. De même, un effort intense de volition peut produire le résultat désiré.
Tout cela sans parler de Kundalini shakti, ‘‘le principe de vie universel’’, qui se manifeste partout dans la Nature… et d’autres skakti encore… pour arriver au nombre sept, pour la liste complète…
Bien sûr, Subba Row ne révèle pas tout ; mais on comprend que l’entité humaine, éclairée par la Soi-conscience, c’est-à-dire, par le rayon manasique, mental du Kumâra, dispose, dans toute sa machinerie astrale, de pouvoirs adaptés aux différents départements et fonctions de cette machinerie, qui permettent à cette entité de vivre, de penser, de se souvenir, d’imaginer, de désirer, d’aimer de créer, etc. etc… ou de tout détruire, selon ses choix.
À l’homme incarné revient le rôle de véritable créateur en ouvrant sa conscience à l’intuition, à la voix du Kumâra, – le ‘‘Régent Intérieur’’ – en profitant de tous ces dons de la Nature (machinerie et énergies spirituelles, shaktis), pour jeter les bases de la construction de ‘‘l’Homme Immortel incarnant le Divin’’, qui est au programme de l’examen final de l’École, couronnant les efforts des Élèves de la classe H – un examen capital, commençant par l’incontournable ‘‘Moment de choix’’, qui nous attend tous, dans le futur au cours du cycle de la Cinquième Ronde ; à moins que nous devancions le temps marqué, en faisant de notre Alliance avec le Kumâra une réalité vivante de tous les jours…
Notes
(*) Les ouvrages L'Océan de Théosophie, La Clef de la Théosophie et La Voix du Silence sont consultables sur le site : www.theosophie.fr [Retour texte]
(1) : Chaque monade est, dans sa constitution occulte, septuple, comprenant à l’état potentiel ou plus ou moins développé : un aspect physique, le principe de vie, le corps astral, le principe de désirs, le mental ou manas, l’âme spirituelle et l’Esprit. Pour en savoir plus : Note sur la nature septuple de l'homme. [Retour texte]
(2) : L’évolution sur notre planète ne se fait non pas de manière linéaire, mais en cycles, phases, ou périodes successives. Le parcours évolutif sur la Terre comprend sept Cyclique, ou Rondes. [Retour texte]
(3) : Le point médian se situe au milieu de la 4ème Ronde, il y a plus de 18 millions d’années, selon la Théosophie. [Retour texte]
(4) : La Doctrine Secrète est l’ouvrage majeur d’H.P. Blavatsky, publié en anglais à Londres en 1888. [Retour texte]
(5) : Le Pralaya est la période de repos entre deux univers. [Retour texte]
(6) : Le Nirmânakâya est un corps astral permanent, ou corps spirituel. Les Nirmanakayas sont des hommes qui ont atteint le point où ils peuvent accéder au repos nirvanique mais y renoncent volontairement pour rester sur terre ou proche de la terre dans un corps, invisible à nos yeux non entrainés, afin d’aider tous les hommes à progresser sur le sentier de l’évolution. [Retour texte]
(7) : Voir, la Doctrine Secrète, vol. II, page 255, éd. anglaise originel de 1888. [Retour texte]
(8) : Le sacrifice des Kumaras était nécessaire pour leur permettre de se purifier totalement de leur karma passé. Extrait des pages 197-8, de la Clef de la Théosophie de Blvatsky : « Tâchez de vous représenter un « Esprit » , un être céleste — peu importe le nom que nous lui donnions — divin dans sa nature essentielle, mais pas assez pur pour être un avec le TOUT, et qui, pour y parvenir, soit obligé de purifier suffisamment sa nature pour être capable d'atteindre ce but final. Il ne peut le faire qu'en passant individuellement et personnellement — c'est-à-dire spirituellement et physiquement — par chaque expérience et chaque sensation qui existent dans les multiples aspects de l'univers différencié. En conséquence, après avoir acquis cette expérience dans les règnes inférieurs, et après être monté de plus en plus haut, en gravissant chaque échelon de l'échelle de l'être, il lui faut aussi passer par chaque expérience sur les plans humains. Dans son essence même, il est PENSÉE, et est appelé, en conséquence, dans sa manifestation collective les Mânasaputra, c'est-à-dire, « les Fils du Mental (universel) ». C'est cette « Pensée », individualisée que nous, théosophes, appelons le véritable EGO humain, l'entité pensante emprisonnée dans une enveloppe de chair et d'os. Il s'agit assurément d'une entité spirituelle, et nullement de matière. De telles Entités sont les EGO qui se réincarnent en animant cet agrégat de matière animale appelé le genre humain ; leur nom est Mânasa, ou « Intelligences ». Mais une fois emprisonnée ou incarnée, leur essence se dédouble, c'est-à-dire qu'en tant qu'entités individuelles, ces rayons du Mental divin et éternel revêtent un double attribut : (a) leur caractéristique inhérente essentielle, celle du mental qui aspire au ciel (le Manas supérieur), et (b) la faculté humaine de penser ou la cogitation animale, devenue rationnelle grâce à la supériorité du cerveau humain, le Manas inférieur qui tend vers kâma [les désirs]. L'un gravite vers Buddhi [l’Âme spirituelle] ; l'autre tend vers le bas, vers le siège des passions et des désirs animaux. » [Retour texte]
(9) : Les Dhyan Choans, les "Seigneurs de Lumière", les plus hautes intelligences créatrices ou âmes divines qui supervisent la marche de l’univers. [Retour texte]
(10) : Suddha sattva : (sanskrit). Une substance non sujette aux qualités de la matière ; une substance luminifère et (pour nous) invisible, dont sont formés les corps des Dieux et des plus hauts Dhyânis (entités divines). Philosophiquement, Śuddha Sattva est une condition consciente de l'Ego-ité spirituelle plutôt qu'une essence. Glossaire Théosophique (éd. Adyar). C’est une "substance" mentale qui permet au Yogi de contempler et comprendre la déité impersonnelle intérieure (Ishvara). [Retour texte]
(11) Pour en savoir plus sur les shakti : Extrait de la Doctrine Secrète. [Retour texte]